Je ne connaissais pas personnellement Marc Lagoutte mais parce qu'il introduisait de la poésie et de la tendresse dans mon quotidien, j'avais l'impression qu'il était mon ami. Et immortel, malgré la souffrance et la douleur qui chaque jour le grignotaient. Ces derniers jours sur Facebook, il faisait comprendre que la fin était plus proche que jamais, il disait accepter l'étape ultime. Jusqu'à la fin, il a pailleté nos écrans de sa tendresse, en rediffusant quotidiennement ses magnifiques photos et ses messages de fraternité. Sa sensibilité lui faisait prendre des clichés toujours émouvants, de Paris, de Montmartre, d'une rue pavée dans la nuit humide, d'une passante, d'un vieil homme, ou de ses petits-enfants. J'attendais chaque jour de voir ces photos, qu'il postait sur son mur en guise d'adieux. Parfois s'y glissait un cliché de l'hôpital, d'où il nous témoignait de son dernier combat, ce qui déclenchait une cascade de messages de soutien, de sympathie, d'amitié. Jusqu'à la fin, il a exprimé sa vision du monde et encouragé à la vie. Jusqu'à la fin, il a écrit et diffusé ses photos, il s'est dépêché d'honorer les nombreuses commandes qu'il recevait, en envoyant par la poste les clichés que ses admirateurs lui montraient ensuite dans leur intérieur, sur une étagère, sur un mur. Ses photos chez les gens.
Marc est décédé le 20 novembre 2017.