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Café littéraire à Ginasservis

Le 19 janvier 2019, au café du Cours à Ginasservis, Olivier Houlès m'a fait l'honneur de m'inviter à venir parler de mon roman 5, rue Annonerie Vieille, de la genèse de ce livre, des thèmes que j'y aborde, de mon style, de mes obsessions d'écriture et de mes projets.

 

Une très chouette expérience!

 

La présentation publique qu’il a faite de mon modeste roman m’a beaucoup touché et, bien qu’elle me semble exagérément flatteuse, je la restitue ici.

« Ce roman est d’abord un livre de personnages.
Notre invité a l’art de la description, le regard du peintre et de l’interviewer. Il nous fait vivre ses personnages. On les aperçoit d’abord puis très vite on les voit des pieds à la tête, on les entend, on les respire. Ils se tiennent debout à côté de nous. Notre invité n’excelle pas seulement dans l’art de la description, il maîtrise aussi celui des dialogues. Des phrases vives, une langue directe, sans froufrou. Il crapahute dans les sentiers étranges du parler. Tous ses personnages viennent à nous. Ils viennent à profusion. On les voit traverser le cours Mirabeau ou arpenter les place des Cardeurs. Ils viennent à nous et parfois ils meurent. Trop vite peut-être, on les aimait bien. Et bientôt c’est un autre qui surgit. C’est une valse à quatre temps. La danse peut donner mal à la tête mais ici elle est dirigée d’une main sûre. Vous pouvez vous laisser guider. Bon il faut dire que 440 pages ça nous laisse le temps de découvrir des gens.

 

Là à côté de vous il y a surtout Benjamin. Benjamin Renaud, le héros ou plutôt l’anti-héros. Ce jeune professeur des écoles qui ne demande rien, mais à qui il arrive tout... On l’aime immédiatement. On aime sa sérénité, sa détermination à survivre, sa générosité, sa patience. On s’incarne parfois. Le plus souvent on le regarde. On s’assied à côté de lui et on lui demande : raconte-nous. Et il nous raconte en sirotant sa bière, un peu gamine un peu vieillard, et finalement bien de ce monde. De tout ce monde qui s’agite autour de lui.

 

Il est écrit que c’est un polar. Je crois plutôt que c’est un roman d’amour. Une ode à Aix, une ode au centre patrimonial. Parfois on pourrait même croire à un plan. D’ailleurs c’est ce que j’ai fait. Livre en main je suis parti dans les vieilles rues d’Aix, à commencer par la rue Annonerie Vieille. Je vous invite à faire de même. Avec le regard de notre invité, vous pourrez parcourir la ville sur les traces de son héros et de la belle Hélène. On y découvre des rues inconnues, des légendes inattendues, des monuments cachés. On redécouvre des galeries de peinture, des bars, des commerces. Notre invité est un guide. Et quel guide! Vous ne verrez plus Aix-en-Provence de la même façon.

Ce roman est donc aussi un polar. Un polar sans flics et voleurs. Sans méchants et gentils. Ici c’est le hasard qui distribue les rôles. Le hasard qui jour avec nos nerfs, la génétique qui joue des tours et la vie qui se joue de nous. Et tout cela forme une étrange histoire qui se rapproche plus d’un Edgar Poe que d’un Dan Brown. On retrouve rarement la tension angoissante d’un thriller mais plutôt le besoin de faire corps avec Benjamin. Ce garçon adorable va-t-il se révolter, trouver sa voie, sortir de l’ornière dans laquelle le destin le plonge irrémédiablement? Benjamin est fragile mais on sent qu’il est bien plus fort qu’il en a l’air. Si son charme s’appelle sérénité, sa force est intérieure. Et le lecteur comprend que c’est de cette source d’énergie secrètement endormie dans ce corps frêle que tout va arriver.


Et tout cela notre invité le joue avec des mots qui caressent notre oreille. Si les dialogues empruntent au langage quotidien, les récits voguent avec un vocabulaire riche, parfois désuet, qui ne manque pas de se marier avec les façades du vieil Aix. Quelques colliers d’adverbes éclairent parfois les rues sombres où les personnages secondaires se perdent. Il n’y a jamais de suremploi, juste un goût de la langue bien construite. Une syntaxe efficace sert les récits et, porté par les personnages, on oublie qu’on lit. »


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